Festival Historia. Le Nieuport 23, un avion de chasse de 1917 à l'honneur



Le virus de la reconstitution historique, Frédéric Devevey l’a contracté vers l’âge de 8 ans, lors d’une visite à Alésia où il a rencontré pour la première fois des figurants habillés en soldats romains ! Mais la grande passion de cet archéologue qui reconstitue également le passé en le fouillant, est l’aviation. Ancien président de l’association bourguignonne GCM 44 consacrée à la Seconde Guerre mondiale, dont il est resté un membre très actif, il s’intéresse particulièrement à la Royal Air Force.

Pourtant, l’avion qu’il préfère et celui que les visiteurs pourront voir à Strasbourg, au Festival Historia, est une réplique grandeur nature d’un coucou de la Grande Guerre, un Nieuport 23.

Démontable, d’une envergure de 8,20 m et long de 6,40 m comme l’original, il ne peut pas voler, n’étant pas pourvu d’un moteur, mais a fière allure dans les manifestations où il est très demandé et sur les plateaux de tournage !

Utilisé dès le début de l’année 1917, en particulier dans les forces aériennes françaises, mais aussi en Belgique, en Grande-Bretagne dans le Royal Flying Corps, en Russie et aux États-Unis, cet avion de chasse a été retiré des premières lignes du front six mois plus tard, car déjà dépassé par ses concurrents. La guerre se finira pour lui comme avion école, puis de loisirs.

Sa réplique est l’exacte copie d’un appareil qui a fait partie de l’escadrille N 77, futur escadrille SPA 77, et a été abattu lors d'un combat aérien le 29 juillet 1917, au dessus de la Lorraine, à côté du petit village de Mailly-sur-Seille (Meurthe-et-Moselle). Il a été réalisé à l’identique par deux habitants pour rendre hommage à l’as de 25 ans, mort ce jour-là. Le maréchal-des-logis Max de Ginestet, matricule 562, s’est battu seul contre quatre avions Albatros allemands, seulement armé de sa mitrailleuse. Montée sur le fuselage, elle tirait à travers l’hélice...

Le jeune homme, tombé derrière les lignes adverses, a été enseveli avec les honneurs militaires par les Allemands et une plaque mortuaire, écrite dans la langue de Goethe, a été placée sur la sépulture. Après la guerre, le pilote héroïque a été enterré sous le monument aux Morts de Mailly-sur-Seille. Depuis sa présence avait été oubliée et n’a été redécouverte que bien plus tard.

Alors essayez d’imaginer Max aux commandes de son avion, lorsque vous découvrirez celui-ci dans l’espace qui lui est dédié au Festival Historia !


Véronique Dumas