Il est unique Alberto Angela. Unique en Europe. En Italie, son public
réserve parfois ses samedis à 20h30 pour ne pas louper son émission
d’Histoire : Ulysse, le plaisir de la découverte diffusée en
prime time.
Sa force, c’est de rendre, certes avec les très gros moyens
de la RAI, simplement intelligent ce qui est complexe. Clair ce qui est
trop dense. Didactique ce qui est dialectique. Qu’il traite des trésors
cachés d’Ostie, des jeunes du débarquement en Normandie, de l’histoire
de la Basilique de Saint-Pierre, de Moby Dick, de l’art et la
manière dont on s’aimait à Rome, de la ville de Naples… le travail de
débroussaillage est toujours aussi rigoureux. Alberto Angela laboure la
connaissance ancienne et récente et passe du particulier au général par
cycles successifs. Il zoome et dézoome. Il sait bien que les rythmes
télévisuels se doivent d’être de plus en plus rapides pour soutenir
l’attention mais à aucun moment il ne schématise. C’est la force des
émissions d’Angela.
Avec la colonne de Trajan, il redécouvre un
monument, la célèbre colonne, que les romains regardent à peine tant
elle fait se fond dans le décor pollué, puis il refait l’expédition
contre les Daces et ouvre le propos pour comprendre l’organisation de
l’armée romaine impériale. Ses rites religieux. Ses ordres de marche.
Ses tactiques de défrichage. Il va même jusqu’à débusquer des sandales à
crampon dans un petit musée maritime. Alberto a créé à sa manière une
encyclopédie du savoir par l’image filmique. Il serait temps que la
télévision française s’en aperçoive.
Vous pourrez rencontrer le Alberto Angela au Festival Historia à
Strasbourg, où il viendra à plus d'un titre. Nommé pour le Prix spécial
étranger des prix Historia 2018 pour son émission Ulisse (remise des prix le samedi 17 à 14h), Alberto Angela animera aussi une master class autour des légions de Trajan à l'assaut de l'Europe (vendredi à partir de 18h) et dédicera son livre Les trois jours de Pompéi au salon du livre du Festival.
Guillaume Malaurie